Après le transit dans la ville très américaine de Miami, je savais que le dépaysement serait en rendez-vous en arrivant à Cuba.
Avec un visa très facilement acheté à Miami au guichet d’enregistrement d’American Airlines et 1 heure de vol, me voici à l’aéroport de la Havane. Le dépaysement est effectivement là, dès mon transfert pour la ville dans un magnifique taxi bleu et son jovial chauffeur José qui met à fond la musique et m’explique les mérites de sa belle « américaine » bleue , un peu défraîchie, mais qu’il bichonne avec soin.
. La Havane me tend les bras et je vais la découvrir surtout à pied en déambulant dans les ruelles de la vieille ville, mais aussi en prenant le bus à étage Hop On Hop Off, un moyen pratique déjà testé ailleurs, pour une première vue d’ensemble de la ville.
Le choc est important quand je découvre le contraste entre les quelques beaux immeubles anciens rénovés et les autres qui parfois tombent en ruine,
ou le nombre encore important d’immeubles type HLM soviétique, construits dans les années 60 et peu attrayants. Le Malecon, ce boulevard de bord de mer est plutôt sinistre, étant bordé d’immeubles décrépis et mal entretenus. Il faut dire, qu’en plus le temps est gris et maussade.
Les plages aux abords de la ville, ne sont pas non plus très attrayantes (en plus avec ce temps, cela n’arrange rien) et surtout peu aménagées et entretenues.
On croise aussi beaucoup d’hôtels plutôt moches, surtout en bord de mer, me rappelant à nouveau certains immeubles soviétiques de la Mer Noire.
Mais l’industrie du Tourisme et de l’hôtellerie a bien changé depuis l’ère Castro. Je loge dans un hôtel Mercure, de la chaîne française Accor qui a repris un vieux palace au charme désuet, qui, même si les chambres et certaines parties communes, nécessiteraient bien un coup de jeune, a gardé son authenticité et son parfum de nostalgie.
Il y a fort à parier que bientôt d’autres chaînes internationales, vont s’intéresser à la destination, preuve en est, le tout nouveau 5* de la chaîne Kempinsky, ouvert en 2017. Mais, malheureusement, il est chic et luxueux, avec un mobilier moderne impersonnel et n’a plus le charme des palaces d’antan.
On y trouve aussi une galerie avec des boutiques de luxe, aux prix désespérément indécents pour un cubain moyen. Cela me rappelle Moscou, il y a 20 ans ….
Mais, ce qui fait plaisir, c’est que l’on trouve maintenant dans la vieille ville, des petits hôtels de charme privés, et installés dans d’anciens immeubles rénovés.
Et surtout, la possibilité de logement en appartement privé chez l’habitant, a fait un boum énorme. Cela va de la chambre au confort assez limité, à des appartements plus luxueux, dans le quartier historique.
. Mais, laissons de côté ces côtés négatifs de La Havane, car malgré la décrépitude de beaucoup de bâtiments anciens, on reste sous le charme de cette ville et de son architecture si particulière. Voici quelques superbes endroits découverts dans la ville en flânant :
. dans Habana Vieja, la vieille ville, en grande partie piétonnier, c’est un festival d’architecture coloniale avec de jolies maisons anciennes, la plupart des palais, pas tous encore rénovés
des petites places ombragées
de nombreuses églises
et des tas de recoins où il fait bon prendre un verre ou tout simplement flâner et ressentir l’ambiance des discussions animés des cubains, au milieu du linge qui sèche et de la musique qui s’échappe des fenêtres. C’est magique !
La place Parque Central, le centre névralgique de la capitale, très animée
et entourée de bâtiments historiques comme
le Capitole, reproduction de celui de Washington (actuellement en rénovation pour préparer les 500 ans de la ville en 2019)
le Musée des Beaux Arts et le Grand Théâtre, en style néo-baroque.
Mais il faudrait bien plus d’un petit article pour décrire toutes les richesses architecturales de la ville et je préfère vous parler d’autres détails amusants que j’ai constatés à Cuba.
. Quelques mots sur les moyens de transport dans la ville qui ne manquent pas d’originalité.
Bien sûr, on pourra choisir les vieilles américaines colorées, certaines très luxueuses, de marque Cadillac, Buick, Chevrolet souvent décapotables et au chauffeur latino très amusant et au tableau de bord rutilant !
Les tarifs de 40 USD/heure me semblent prohibitifs. On peut très bien profiter, à des prix plus raisonnables, de ces mêmes belles américaines un peu plus décrépies, mais tout aussi originales et plus authentiques, comme celle de mon copain José à l’aéroport !
. Les calèches. On les trouve un peu partout dans la ville et les cochers sont souvent très loquaces et prêts à vous montrer des coins ignorés de la ville.
. Les coco taxis. Ce sont d’amusantes motos équipées derrière de 3 places assises. Une spécialités de La Havane.
. les vélos taxis. Ils ont l’avantage de se faufiler partout et en particulier dans les rues étroites de la vieille ville, non accessibles aux voitures.
Sinon, plus classique, on trouve des taxis d’état jaunes un peu partout et à des prix raisonnables ou toutes sortes de taxis privés y compris de vieilles Ladas soviétiques !
. Quelques mots sur la musique. Elle est partout. On entend des échos de samba dans les bars et restaurants ou dans le hall des hôtels
dans la rue
Parfois, cela sera des romances
mais c’est toujours fait avec spontanéité et cela égaye le quotidien, pas toujours facile des Cubains.
. On ne peut pas parler de La Havane, sans le rhum, les cocktails et les nombreux bars où l’on se retrouve pour un Mojito, un Daiquiri ou un Cuba Libre ! Moi qui suis « fan » des mojitos, j’apprécie d’être au cœur de sa création et en testerai un certain nombre !
A la Havane, bien sûr, le » must » est d’aller boire un verre dans l’un des bars où Hemingway avait ses habitudes, comme El Floridata.
Un peu décevant car on n’y croise que des touristes. C’est bien plus authentique d’aller boire un verre dans les bars de la vieille ville, au milieu des cubains et de la samba.
. Quelques mots sur la nourriture, qui est, dans l’ensemble peu gastronomique. On sent encore la pénurie de produits, le manque de fruits et légumes frais et on mangera assez peu de viande, à part du poulet rôti, presque un plat national !
En revanche, le poisson est plutôt bon et surtout, on pourra se régaler de langoustes qui sont au même prix que le poulet !!!
ou de grosses gambas grillées.
. Un petit mot sur Internet. C’est compliqué de se connecter et le peu de réseau Internet qui existe, est géré par Etecsa, entreprise d’état. Son accès est payant par un système peu pratique de carte avec code à 1 € pour 1 heure.
Mais encore faut-il trouver des points d’accès au wifi ! Ils se limitent aux halls des grands hôtels, mais toujours avec une carte (certains hôtels incluent dans leur tarif 1 ou 2 cartes, remises à l’arrivée). J’ai vite compris pourquoi, aux abords des grands hôtels, on voyait de jeunes cubains avec téléphone portable, essayant de capter le réseau par les fenêtres ouvertes.
D’autres petits établissements ont parfois réussi à installer le wifi, comme certains cafés et restaurants, mais cela reste rare. Officiellement, les particuliers n’ont pas le droit d’avoir un accès Internet (mais il y a, semble-t-il des arrangements !). En revanche, il y a dans la ville quelques places publiques qui ont un accès wifi Elecsa. On les repère facilement en voyant étrangers et locaux avec téléphones en train de skyper ou envoyer mails et whatsapps !
Mais d’après les étrangers résidents avec qui j’ai pu discuter, c’est déjà un grand progrès et cela devrait s’améliorer progressivement.
. Pour moi qui est connu l’évolution des pays communistes, surtout la Russie et le bloc des Pays de l’Est, puis la Chine et même ayant pu visiter la Corée du Nord, Cuba était le dernier pays « communiste » que je ne connaissais pas. Bien sûr, je n’ai pas pu m’empêcher de comparer souvent avec ce que j’ai vu en Russie à l’époque soviétique (rues désertes sans beaucoup de voitures, services dans les établissements d’état très limités, restrictions etc…), mais dans un pays latin, tout semble moins triste. Je m’attendais à davantage de propagande dans les rues et de panneaux avec Fidel Castro, mais cela reste limité. En revanche, Che Guevara reste le héros national qui est devenu non seulement un emblème pour les gadgets touristiques, T-shirts et autres souvenirs
mais, on voit aussi des panneaux dans les rues à son effigie
sur la grande Place de la Révolution
et même, on en aperçoit aussi dans les maisons des particuliers.
Je pars maintenant découvrir la province, après ce séjour à La Havane intense et passionnant.
S’il manque un peu d’odeur de cigare, Le charme de Cuba au travers de tes photos et commentaires, me donne envie d’y passer quelques jours, avec Martine. A bientôt de te revoir.
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Hasta la victoria sempre !
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